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Ouled Ben Abdelkader : le Ramadan s’annonce chaud !

Comme à l’accoutumée, à l’approche du mois de Ramadan, la demande sur certains produits alimentaires de première nécessité augmente. Cette année, les citoyens accueillent le mois sacré dans des conditions très particulières : la flambée des prix et les pénuries de produits alimentaires.

Pour en en savoir davantage sur la situation du marché à quelques jours seulement du début du mois de ramadan, nous avons pris attache avec le représentant de l’Organisation Algérienne pour la Défense du Consommateur « HIMAYATEC », M. Kaddour Achour, qui a bien voulu nous livrer des informations qui paraissent dès l’abord, alarmantes.

Pour le responsable du bureau de wilaya, l’absence depuis belle lurette de certains produits des étagères des épiceries ne font qu’accroître l’inquiétude du consommateur. La cherté des produits de première nécessité constitue aussi une préoccupation majeure pour certaines familles dont les revenus sont maigres ou carrément insignifiants.

« Pour ne citer que du lait en sachet, explique M. Achour, la quantité attribuée à la commune d’Ouled Ben Abdelkader est loin de couvrir la demande d’une population qui avoisine les 26 000 habitants. Une quantité de quelque 1000 à 1500 litres par jour est ridicule à ses yeux, qui ne suffit même pas à la consommation d’un ou deux quartiers ». Ladite quantité, faut-il le rappeler, est acquise à partir de la laiterie d’Arib, dans la wilaya d’Ain Defla.

Notre interlocuteur dit avoir tenu une réunion avec les autorités de la commune ainsi que les services d’hygiène en présence du livreur de lait et ce, afin de discuter de la possibilité d’augmenter les quantités de lait à livrer à la commune. Or, regrette-t-il, aucune suite n’a été donné à ce sujet.

L’année dernière, ajoute M. Achour, nous recevions une quantité supplémentaire à partir de la laiterie « Émir » de Mascara. Mais, faute de moyens de transport, le livreur s’est excusé de ne pouvoir en assurer le transport, ce qui a suscité le mécontentement du responsable qui remet en cause une certaine anarchie dans la distribution.

Le lait et l’huile, deux produits sous tension

La pénurie chronique de lait n’est pas le seul sujet d’inquiétude les citoyens à Ouled Ben Abdelkader. Il y a un autre produit de large consommation qui ne cesse de se faire rare, l’huile en l’occurrence. « L’huile, justement, affirme le représentant de l’OADC, arrive en quantité très insuffisante à Ouled Ben Abdelkader, le produit est quasiment absent des rayons des épiceries et des supérettes », ajoutant que la distribution de l’huile de table pose également problème. Et d’expliquer : « Il faut que les autorités interviennent pour assurer la disponibilité de ce produit de large consommation ».

Dans le même sens, nombre de citoyens contestent la manière dont s’effectue la distribution de certains produits sous tension. Ces produits doivent être distribués dès qu’ils sont réceptionnés par le commerçant. Cela n’est pas du goût des travailleurs qui se disent pénalisés par rapport aux chômeurs, aux retraités et les gens établis à leur compte qui peuvent faire leur marché à l’aise. « Quant à moi, s’emporte un travailleur, je dois attendre jusqu’à la fin de l’après-midi, voire le début de soirée pour me rendre chez mon commerçant. En arrivant, il n’y a évidemment plus d’huile, plus de lait, tout a été vendu dans la matinée ».

Un autre citoyen ajoute : « Je suis un client attitré et fidèle d’un commerçant que tout le monde connaît au village, je m’approvisionne chez lui tout le temps mais je ne peux prétendre à un bidon d’huile. Pourquoi ? Simplement, Il ne peut pas me laisser un bidon d’huile de côté car il risque de se faire interpeller pour stockage de produits alimentaires ».  

Les personnes à faible revenu, qui s’approvisionnent à crédit chez leur épicier attitré, se disent piégés. L’un d’eux explique : « Quelquefois, de grandes quantités d’huile arrivent au village, mais moi, je n’ai pas d’argent pour acquérir un bidon chez un épicier autre que le mien, chez qui j’achète tout à crédit… »

Des prix à donner le tournis

À Ouled Ben Abdelkader, région agricole par excellence, la pomme de terre est cédée au même prix qu’à Alger ou Oran : 100 DA. Son prix atteint parfois les 120 à 130 DA quoique son prix soit fixé à 60 DA par les autorités.

Le poulet est cédé quant à lui à 300 DA le kg plein, il est susceptible d’augmenter dès la veille du Ramadan, souligne le responsable de l’organisation algérienne pour la défense du consommateur. Selon le même responsable, la viande rouge demeurera une denrée inaccessible pour la majorité des consommateurs. Si le produit est largement disponible, rares en effet sont ceux qui peuvent l’acquérir vu son prix qui dépasse tout entendement.

 Pour conclure, M. Achour fait savoir que l’OADC a pensé à ouvrir des marchés populaires de proximité genre « du producteur au consommateur » et ce, afin de permettre aux moyens et faibles revenus de garnir la meïda du Ramadan. L’OADC s’est adressé aux responsables des communes et de la wilaya, entre autres les maires, les chefs de daïra, les directeurs de wilaya et enfin le wali en personne pour lui permettre de créer des points de vente pour réussir cette initiative.

Abdelkader Ham

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